Investissement prioritaire de la Commission Européenne pour les prochaines années, le Grid Computing, l’informatique sous forme de services, l’informatique à taille variable, s’avèrent toujours plus proches des préoccupations concrètes des entreprises.
Après le Web 2.0, c’est maintenant l’heure du e-Business 2.0. Principal apport de la convergence, l’émergence de grilles d’ordinateurs (Grids) capables d’affecter leurs ressources en commun à des tâches diverses au profit d’utilisateurs divers s’apprête à révolutionner la manière d’offrir des services ou des produits.
Le rapport, publié il y a un an par la Commission Européenne, décrit ainsi les évolutions possibles pour le e-Business dans les années à venir : les réseaux aujourd’hui en place vont permettre l’émergence de nouveaux produits et services accessibles d’une manière plus flexible et plus dynamique qu’aujourd’hui.
De même, les nouveaux services de mobilité nécessiteront une très grande souplesse des infrastructures réseaux, télécoms et informatiques. La logique de service permanent et de continuité dans l’accès aux informations et aux usages, pousse les fournisseurs de solutions à s’appuyer sur des architectures « adaptables en temps réels ». Ces mêmes fournisseurs, tout comme leurs grands utilisateurs, vont également dans ce sens en vue de réaliser de substantielles économies : plutôt que de mobiliser des ressources, les infrastructures peuvent être « virtualisées » et répondre à l’évolution des besoins au fil du temps.
Les nombreux projets Grid, déjà financés par l’Union Européenne ou par des consortiums pilotés par des acteurs européens, sortent des applications de calcul pur pour la recherche (Santé, Génôme…) et débouchent aujourd’hui sur un véritable écosystème offrant un lot de solutions très complètes, des outils d’infrastructures aux applicatifs et aux processus métiers.
Dans le cadre du lancement du 7ème Programme Cadre pour la Recherche et le Développement dans l’Union Européenne, la DG Société de l’Information de la Commission vient de dévoiler un programme d’actions et de financements pour les 7 prochaines années qui fait une nouvelle fois la part belle aux infrastructures et aux applications disponibles sous forme de services.
Les français connaissent déjà le projet, piloté par l’INRIA, ou encore le projet qui réunit de nombreux acteurs IT du marché pour la conception d’un environnement interopérable distribué pour des applications d’entreprises sous forme de services. Mais au total, la DG Société de l’Information et Médias de la Commission Européenne aura financé plus de 35 projets entre 2004 et 2006 ! Le programme d’action pour la période 2007-2013 enfonce le clou.
L’un des axes de développement choisis par la Commission pour le financement de nouveaux projets est celui des services distribués de gestion de la connaissance. Dans ce domaines, des acteurs comme Atos, SoftwareAG, ObjectWeb, Nokia ou encore SAP, BT ou Thales et LogicaCMG s’investissent massivement pour parvenir rapidement à des spécifications utilisables par tous les concepteurs de solutions d’entreprises, et par toutes les entreprises utilisatrices. L’un des axes de travail de ce nouveau consortium est justement de mettre les Grids au service des processus métiers et des applications d’entreprise.
Preuve que les européens ont, pour une fois, un avantage comparatif dans ces domaines : les mastodontes américains comme IBM ou HP ont mis un pied dans ces différents projets et n’hésitent pas à racheter certaines entreprises qui deviennent stratégiques. Ainsi IBM France, qui après le rachat de la start up toulousaine Meiosys et son outil Metacluster, est devenu le coordinateur du projet européen qui assure une meilleure adaptabilité en temps réel des infrastructures et applications d’entreprises !