Dans son rapport annuel sur l’économie numérique, la Commission Européenne démontre que, de 2000 à 2004, les Technologies de l’Information et de la Communication ont contribué pour près de la moitié de la croissance annuelle du Produit Intérieur Brut.
Si vous cherchez la croissance, regardez du côté des Technologies de l’Information et de la Communication ! C’est en substance la conclusion que devraient retenir les gouvernements et les décideurs des 27 pays européens à la suite de la publication du second rapport i2010 de la Commission Européenne sur l’état d’avancement de la partie numérique de la stratégie dite « de Lisbonne ».
Selon le rapport, le secteur des TIC continue de progresser plus rapidement que l’ensemble de l’économie européenne. Entre 2000 et 2004, les TIC ont contribué pour près de 50 % à la croissance de la productivité de l’UE, et le secteur des logiciels et des es services relevant des technologies de l’information est le secteur enregistrant la croissance la plus rapide (5,9 % en 2006-2007).
Ainsi, les Européens adoptent rapidement les nouveaux services en ligne. On observe d’ailleurs un nombre record de nouvelles connexions à la bande large et une croissance explosive des ventes de musique en ligne et du contenu créé par l’utilisateur. Le plan d’action de la Commission pour l’administration en ligne a aidé les États membres à promouvoir les services publics en ligne. Ceux-ci sont de plus en plus sophistiqués, et un nombre croissant d’Européens y ont recours. Par ailleurs, les instruments TIC utilisés à l’appui des soins de santé et de l’éducation dans toute l’Europe connaissent eux aussi une croissance soutenue.
« Toutefois, a souligné Viviane Reding, le commissaire européen responsable de la société de l’information et des médias, ne nous réjouissons pas trop vite. Les entreprises du secteur des TIC en Europe ne sont pas encore en mesure de bénéficier d’économies d’échelle en raison de la fragmentation réglementaire qui entrave la mise en place de services au niveau européen et qui empêche les opérateurs des communications en ligne et les entreprises de logiciels d’être compétitifs sur le marché mondial. L’UE et ses États membres doivent intensifier leurs efforts notamment pour supprimer les derniers obstacles sur le marché intérieur des services en ligne. »
Lancé en décembre dernier, le 7ème programme-cadre pour la recherche tente ainsi de donner un nouvel élan à la recherche européenne, et le poste budgétaire le plus élevé est consacré à la recherche dans le domaine des TIC, qui reçoit plus de 9 milliards d’euros. L’investissement national devrait porter les dépenses pour la recherche à 2,6 % du PIB d’ici à 2010, mais l’UE devra encore consentir un effort supplémentaire pour atteindre son objectif de 3 %.
À l’échelon national, le rapport montre que l’Italie est en tête du marché pour les téléphones mobiles de la 3ème génération et le développement de la fibre optique, tandis que c’est au Royaume Uni que l’on enregistre le plus grand nombre de ménages équipés d’une télévision numérique. Six pays – Danemark, Pays-Bas, Finlande, Suède, Royaume-Uni et Belgique – enregistrent des taux de pénétration des connexions à haut débit plus élevés qu’aux Etats-Unis et au Japon. Ces niveaux de pénétration de la bande large entraînent des effets positifs. Ainsi, le développement des TIC dans les écoles danoises est le plus avancé d’Europe, et les entreprises danoises sont les premiers utilisateurs de l’internet et du commerce électronique (e business) dans l’UE; c’est au Royaume Uni et en Suède que les salariés sont les plus qualifiés dans le domaine des TIC; et c’est aux Pays-Bas que le public est le plus avide de jeux et de musique en ligne. Enfin, la Finlande occupe la première position en ce qui concerne l’utilisation des points d’accès réservés au public et c’est elle qui investit le plus dans la recherche dans le domaine des TIC (64,3 % des dépenses de R&D des entreprises), tandis que la Suède et la Finlande dépensent 3,9 et 3,5 % de leur PIB en recherche, dépassant ainsi l’objectif de 3 % de l’Union Européenne.
Le tableau des données concernant la France démontre une situation très contrastée avec, au final, une assez faible contribution du secteur des TIC au produit intérieur brut.